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lundi 6 avril 2015

Saint-Mesmin dans les guerres de Vendée.

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Saint-Mesmin débaptisé en : Beauvallon-sur-Sèvre

Le bourg : de 1208 âmes en 1790 à 592 en 1800.


Premiers combats à Saint-Mesmin en mars 1793, sous le commandement de Gabriel de Baudry d'Asson, du sous-lieutenant  de Verteuil, d'Auguste de Béjarry et de Jean Coutant, dit "Père Abraham"

Source : AUGEREAU Louis-Baptiste (abbé) - Annuaire de la Société d'Emulation de la Vendée, 1871, 2e série, vol. 1, p. 69-74 [repris dans BILLAUD Auguste et D'HERBAUGES Jean - La guerre du bocage vendéen, 1960].

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Le passage des colonnes infernales de LACHENAY en 1794

Source : "le 27 janvier 1794 - les colonnes infernales", in Bulletin Municipal de Saint-Mesmin, n° 3, 1975, page 35.

GRIGNON est à Argenton-Château le 21 janvier 1794 et entre alors en pays insurgé, pour massacrer, tuer, incendier...

Arrivé à Bressuire le 24 janvier 1794, il sépare sa colonne en deux pour confier à son second, l'adjudant-général Jean-Baptiste LACHENAY, la mission d'aller en "promenade militaire" sur Cerizay, Saint-Mesmin, Pouzauges.

Trois maisons épargnées à Saint-Mesmin, tout le reste détruit.
Massacre d'habitants dans le bourg de Saint-Mesmin, le 27 janvier 1794.

Massacre de la famille RENAUDEAU, voiturier habitant au moulin de Robineau près de la Petite Branle, entre Saint-Mesmin et Cerizay.

Un agent royaliste au Vigneau

Seules 3 maisons du bourg furent épargnées par les colonnes infernales : et au nombre de celles-là, le Vigneau, appartenant pourtant à un agent royaliste.

Bulletin Municipal de Saint-Mesmin, n° 3, 1975 -" le 27 janvier 1794 - les colonnes infernales", page 35

Le 14 août 1794, le chirurgien républicain et "sans-culotte" BARRION, officier  de  santé  et  membre  de  la  commission  municipale républicaine de Beauvallon-sur-Sèvre (Saint-Mesmin), raconte...

Source : BOURGEOIS Henri - "La Convention et la Vendée" in La Vendée historique, p. ...

Qui était ce BARRION, qui, au moment des faits, n'a que 28 ans et se trouve être déjà médecin et premier magistrat de la commune ?

Alexis-Marie-Jean-Aimé BARRION est né en 1766. Il est le fils de Alexis-Augustin BARRION et de Jeanne-Louise-Aimée JOBET, mariés au Boupère le 21 mai 1765. Officier de santé, il a étudié à Brest, puis il a navigué. Il fut un temps à Saint-Domingue.
Il sera membre de la Société populaire de Fontenay, depuis messidor an II (juin 1794). Marié à La Châtaigneraie, le 30 nivôse an IV (20 janvier 1796), avec Marie Rose Jeanne Trouvé de La Chaume, (Mouilleron-en-Pareds, 6 mars 1774 - ?), fille de Jean Baptiste Trouvé de La Chaume et de Marie Rose Cacault, mariés à Mouilleron-en-Pareds, le 4 septembre 1770.

A Fontenay, le 27 thermidor an II (14 août 1794), par le citoyen BARRION :

"Le 4 pluviôse (23 janvier 1794), nous eûmes des avis certains que des colonnes républicaines parcouraient les districts de Cholet et de Bressuire, incendiaient et  massacraient  tout  ce  qui  se  trouvait  sur  leur  passage. 

Ne sachant à quel  but attribuer cette marche,  la commission municipale envoya de suite une ordonnance à la municipalité de Pouzauges, pour la prévenir de ce qui se passait, et en même temps pour recevoir d'elle des renseignements, si  elle  en  avait.  Elle  nous  répondit  qu'elle  n'avait  aucune connaissance de ce qui se passait et qu'elle ne croyait pas que ces colonnes franchissent la Sévre,  vu que le district  de la Châtaigneraie était entièrement soumis, et qu'à l'aide des gardes nationales, organisées dans presque toutes les communes, la plus grande tranquillité y régnait.

Cependant, cela ne nous rassura pas sur le sort qui nous menaçait.


Le 5 (pluviôse) au soir, nous apprîmes qu'une de ces colonnes, commandée par le général  Grignon, était  arrivée à Cerizay.  Nous fûmes députés, Gérard, mon collègue, et moi, auprès de ce général pour savoir de lui quels étaient ses ordres relativement à notre commune, et quel était le parti que
nous avions à prendre. Nous arrivâmes à Cerizay sur les huit heures. Il était à souper. Le maire nous annonça et on nous fit entrer.  Il  nous demanda d'abord ce que nous voulions. Nous lui dîmes que notre mission était de lui demander s'il se portait sur notre commune.  Il nous répondit que oui,  et
que,  le 7  (pluviôse)  du courant,  sa colonne gauche s'y rendrait  coucher.


Nous lui demandâmes s'il  incendierait ; il  nous répondit  affirmativement que ses ordres le portaient expressément.


Son souper fini, il me retira seul auprès du feu et me demanda qui j'étais et ce que je faisais à Saint-Mesmin. Je lui dis que j'étais chirurgien et, dans ce moment, membre de la commission municipale. Il me dit qu'il était fort surpris de trouver un jeune homme comme moi, me disant patriote, dans un pays proscrit et où pas un honnête homme n'habitait, et que, puisque j'y étais rentré,  il fallait de toute nécessité que j'eusse des amis parmi les rebelles, desquels j'étais protégé ; et, sans me donner le temps de répondre, il me demanda quelle avait été la conduite que j'avais tenue depuis l'insurrection.

Je lui répondis que j'avais toujours été réfugié depuis le commencement, que j'avais pris les armes au mois de septembre et avais suivi l'armée jusqu'à la prise de Cholet,  Baupréau et Saint-Florent ;  qu'alors, ma commune étant libre, j'avais reçu ma commission de l'administration de la Châtaigneraie et que je m'étais rendu à mon poste ; que, depuis que j'y exerçais, nuit et jour j'étais sur pied, ainsi que mes collègues; que nous avions organisé une petite garde nationale, composée de vrais sans-culottes, à l'aide de laquelle nous étions parvenus à désarmer presque en totalité les habitants de la commune ; que déjà 72 fusils, dont les trois-quarts de munition, étaient rendus, et que plus de 30 scélérats, des plus coupables de cette commune, avaient été pris et envoyés, tant à la commission militaire établie à Fontenay-le-Peuple qu'à Bressuire,où ils ont été condamnés et mis à mort.


Il me dit alors que le district n'avait point d'ordre à me donner et qu'il ne reconnaissait aucune autorité constituée dans la Vendée. Je lui répondis que je me serais cru très coupable si j'avais refusé de me rendre au poste où l'administration m'avait appelé.  — Tout cela n'est rien, dit-il;  il n'y a que des brigands dans la Vendée, je veux tous les exterminer, et aujourd'hui j'ai fait fusiller plusieurs municipaux en écharpe.  Il me dit ensuite qu'il fallait que j'eusse à sortir de ce pays, et il m'offrit même sa protection pour me faire avoir une place de chirurgien-major dans un bataillon qui s'organisait à Thouars.

Le voyant aussi favorablement disposé en ma faveur, je profitai dé ce moment pour lui demander s'il ne serait pas possible de sauver de l'incendie les maisons des patriotes.  Il me répondit qu'elles étaient en si petit nombre, si même il en existait, qu'elles ne méritaient pas qu'on y fît attention ; que, cependant, si j'avais du blé dans la mienne, elle ne serait pas brûlée. Je lui dis que oui. Alors il me dit qu'il fallait en prévenir le général Lachenay, commandant de la colonne qui devait passer dans ma commune...

Nous nous rendîmes ensuite à Saint-Mesmin. Le lendemain,  bien persuadé que ma maison ne serait pas incendiée, j'en prévins tous les patriotes connus du bourg, qui de suite la remplirent de leurs effets et de grains. Tous, forts de notre patriotisme, nous attendions l'armée avec la plus grande sécurité.


Le 7  (pluviôse),  sur les dix heures du matin, nous aperçûmes toute la commune de Saint-André en feu et nous entendîmes une fusillade très vive. Nous apprîmes bientôt que c'était la garde nationale de cette commune qui avait été égorgée. Nous fîmes de suite prendre les armes à la nôtre ; elle se plaça en bataille au pied de l'arbre de la liberté, et jura d'y périr plutôt que de fuir à l'approche de l'armée républicaine.  Mes collègues et moi prîmes nos écharpes et fûmes au-devant de la colonne.

Nous vîmes bientôt des tirailleurs qui arrivaient de tous côtés. Ils nous demandèrent si c'était là le village où ils devaient coucher ; nous leur dîmes que oui ; dans ce cas, dirent-ils, il ne faut pas mettre le feu ni tuer les habitants jusqu'à demain. Enfin la colonne arriva, et le général (Lachenay, lieutenant de Grignon) se rendit à la municipalité, où il demanda les armes de la garde nationale ; une voiture que nous avions requise était prête, on les mit dedans et on les envoya à la Pommeraie."

Le citoyen BARRION raconte ensuite comment il se prévalut sans succès, auprès de LACHENAY, de la promesse que GRIGNON lui avait faite au sujet de la sauvegarde de ses biens, et poursuit :

"Lachenay nous enjoignit  ensuite de lui montrer tous les chemins qui conduisaient au bourg,  afin d'y placer des bivouacs; ce que mon collègue Girard fit avec la plus grande exactitude. Dans ce moment, un malheureux patriote,  nommé  Renaudeau,  voiturier,  qui  partait  de  chez  lui  pour  se rendre à la municipalité,  avec sa femme,  un enfant à la mamelle et deux chevaux chargés de lourds effets, fut tué,  sa femme violée et ses chevaux emmenés par un militaire qui se faisait une gloire d'avoir tué et démonté un brigand.  Deux  de  nos  gardes  nationales,  qui,  après  avoir  déposé  leurs armes, allaient chez eux chercher leurs femmes, furent aussi égorgés.

Tout se passa assez tranquillement dans le bourg jusque sur les six heures du soir, au pillage près ; mais, comme les citoyens savaient que leurs mai sons devaient être incendiées le lendemain, ils n'attachaient pas beaucoup de prix à leurs effets, étant dans la persuasion de ne pouvoir les soustraire aux flammes.  A cette heure,  tout changea de face ;  les soldats,  persuadés qu'ils devaient tout mettre à feu et à sang dans cette malheureuse contrée, se livrèrent aux plus grands excès : les femmes étaient violées, pillées, mutilées; les hommes étaient frappés, et bientôt la majeure partie des officiers, pires  mille  fois  que les  soldats,  se  permirent  les  plus  grandes  violences contre les malheureuses femmes qui leur avaient fait leur souper, toujours le sabre dégainé et prêt à leur trancher la tête, si elles ne consentaient à assouvir leur exécrable passion.
Ils ne respiraient que sang et carnage et menaçaient d'égorger tout  le monde.  Ceux qui avaient  des passeports les leur montraient — « Cela est fort bon, jusqu'à demain matin, leur disaient-ils,
cela n'empochera pas que vous y passerez comme les autres ; votre municipalité
est aussi brigande que vous et aura le même sort.
"

Poursuivant son rapport, BARRION raconte comment il fut averti secrètement, par un officier de sa connaissance, que l'ordre avait été donné, pour le lendemain matin à cinq heures, de tout incendier et de tout égorger indistinctement dans le bourg, et comment il s'empressa, en compagnie de trois de ses collègues de la municipalité (les  citoyens  GIRARD,  DENOUHES  et  GUILLEBAUD), de demander audience au commandant de la colonne.

BARRION raconte ainsi l'entrevue :

"Enfin le général daigna cependant nous entendre en particulier et nous montâmes dans une chambre haute. Je lui portai le premier la parole en lui demandant à quelle heure il voulait que nous fussions partis.
« Quand vous voudrez,  nous répondit-il. 
— Dans ce cas, lui dis-je, je te prie de vouloir bien viser nos passeports.
— Je n'en vise aucun.
— Comment veux-tu donc que nous partions ?
— Faites comme vous pourrez, ou bien attendez à demain.
— Que feras-tu de nous demain, lui dîmes-nous? où nous réfugierons-nous ? car il paraît que les soldats, d'après leurs propos, ont ordre de tout égorger sans  distinction.

— Vous  resterez à la municipalité.  — Réponds-tu de notre vie ?
— Oh ! pour la vie !... » Après avoir longtemps réfléchi : « Oui, d'ailleurs, j'irai à six heures chez le commandant de la cavalerie au château et nous arrangerons cela ensemble, et ensuite je passerai à la municipalité à 7 heures.

— Et si le commandant de la cavalerie n'est pas de ton avis pour nous sauver la vie ?
— Oh ! si, c'est lui qui a sauvé tantôt le maire de Saint-André. D'ailleurs, si vous ne voulez pas être témoins de l'incendie de vos maisons et du massacre qui va avoir lieu, vous ferez bien de vous en aller, car je vous avoue que je vais commencer de suite à faire fusiller... » 

Enfin, après avoir visité nos certificats de service à l'armée et de civisme, il nous dit : « Tout
cela est fort bon, mais faites comme vous pourrez pour vous sauver ; je ne veux plus m'en mêler ! ».


II voulut descendre ; nous l'arrêtâmes pour lui observer que nous avions quelques patriotes dans le bourg, que nous serions bien aises de sauver avec nous. « Eh ! bien; faites une liste, nous dit-il, vous me l'apporterez, et je verrai ensuite si je peux viser vos passeports.»

Nous retournons de suite à la maison commune,  et  nous nous occupons de cette liste.  Elle fut  bientôt faite, et Girard se chargea de la porter ; elle comprenait à peu près 15 ou 18 individus, tant hommes que femmes, et, je le jure sur mon honneur et ma conscience,  il  n'est pas un d'eux qui n'eût été victime des  brigands ;  plusieurs avaient été emprisonnés pendant longtemps, d'autres avaient été traités le plus durement possible, et la majeure partie avait toujours été réfugiée pendant le règne de ces scélérats.

Le général Lachenay, à la vue de cette liste, dit à Girard : « Vous êtes des gueux, vous voulez me tromper : il n'y a pas autant de patriotes ici ! » Il lui rend la liste en lui disant : « Je ne m'en mêle plus, retirez-vous ! ».

Girard vient rendre compte de sa mission, et les deux officiers à qui nous devons notre salut l'accompagnent et nous pressent de partir... On fait secrètement sortir tous les patriotes réfugiés à la commune, et on s'achemine, guidés pendant quelque temps par ces deux officiers, sur le chemin de la Forêt-sur-Sèvre. Heureusement  que c'était  par ce chemin que la colonne était arrivée,  et qu'on n'y avait point placé de bivouac.  Pour moi,  j'étais à pied; je me sauve au travers des jardins et des prés, et je gagne, au milieu des bivouacs postés de tous côtés, le même chemin de la Forêt. De là, nous
nous rendîmes à la Châtaigneraie....  Quatre jours après,  quelques-uns de mes concitoyens et moi  allâmes à Saint-Mesmin pour ramasser quelques débris de nos effets que nous avions cachés dans les caves, mais tout avait été enlevé. Je vis ma maison incendiée, il n'y restait que les murailles et un
monceau de blé dans lequel le feu n'était pas encore éteint. Peu de métairies ont été livrées aux flammes ; mais, dans plusieurs, on a égorgé les malheureux cultivateurs et enlevé les blés...


Une femme, que je rencontrai dans le bourg,  me dit qu'après que nous fûmes partis, dans la nuit,  quelques soldats plus humains que leurs chefs avaient  fait  évader  tout  ce  qui  restait  dans  le  bourg,  à  l'exception d'un vieillard âgé de quatre-vingt-douze ans, son épouse et son domestique aussi très âgés, qui avaient été sabrés tous les trois."

L'un des derniers chefs vendéens : Joseph AMAND marquis DE VASSELOT, D'ANNEMARIE et DE SAINT-MESMIN

Texte à venir...

Le siège du château de Saint-Mesmin par les républicains en février 1796

Source : BOURGEOIS Henri - "Zig-zags au Pays des Géants : XI, Saint-Mesmin" in La Vendée historique 5 août 1901, p. 330 s.

http://gallicalabs.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109618w/f146.zoom

parmi les 42 insurgés, 8 noms sont connus :
PUAUD, garde-chasse
les deux frères DENIS, de Cerizay, dont un sera recueilli par le marquise de LA ROCHEJACQUELEIN
Louis BELOIR, de Cerizay
Jacques LUNEAU, de Cerizay
PARENTEAU, de Cerizay
JUNNIERE, du Boupère
BOULAY, de La Pommeraie

Pour (re)découvrir ce qu'ont été les guerres de Vendée
http://www.youtube.com/watch?v=qu8VJGnNmpQhttp://www.youtube.com/watch?v=qu8VJGnNmpQ

1 commentaire:

  1. Je découvre un quasi voisin avec ce blog des plus sympathiques. Bonne continuation et à bientôt peut-être.

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